Locavorisme, ce terme vous dit-il quelque chose ? C’est la tendance alimentaire du moment, qui est venu bouleverser toutes nos habitudes alimentaires en nous invitant à plus de responsabilités, car dorénavant, il convient de savoir ce que l’on achète quand on est dans l’enceinte d’une épicerie.
Le locavorisme suppose que chacun consomme en particulier les aliments qui sont produits non loin de chez soi, conséquence de quoi, l’on assiste à un nouveau régime alimentaire.
Locavorisme : signification et historique
Le locavorisme est un mouvement qui milite pour la consommation des produits alimentaires locaux. C’est la consommation des aliments issus d’une production locale dans une surface comprise dans la fourchette 100 à 250 km du domicile du consommateur. On doit l’existence de ce mouvement à une certaine Jessica Prentice qui a su profiter en 2005 de la journée mondiale de l’environnement pour donner vie à l’expression locavore pour inciter les citadins de San Francisco à manger des aliments qui étaient produits à proximité de leur domicile dans un rayon de 160 km.
Locavore élu mot de l’année 2007
Le locavorisme a été défini par plusieurs dictionnaires depuis son invention en 2005, mais de toutes ces définitions, c’est celle du new Oxford American dictionnaire qui lui donne une appréhension adéquate en précisant que par locavore, il faut comprendre une personne qui cherche uniquement à se nourrir des produits alimentaires locaux. Ce mot révolutionnaire a frappé fort d’entrée en étant élu mot de l’année 2007.
Depuis 2008 la France se prête au jeu du locavorisme
L’entrée du terme locavorisme en France date de l’édition 2010 du Larousse, il faut remonter à l’année 2008 pour retrouver les traces de ce qu’il est convenu d’appeler la toute première expérience de locavore en France avec un certain Stéphane Linou qui a relevé le défi de se nourrir pendant un an exclusivement des produits provenant d’un rayon estimé à 150 km.
Cette expérience de celui qui est considéré à tort ou à raison comme le tout premier locavore en France a donné plus d’envie et de motivation aux Français et le sondage de l’institut Ipsos de 2014 ne nous contredira pas, car selon ce dernier : « 80 % des consommateurs en France disent acheter des produits locaux » les raisons du regain spontané pour ce mouvement pourraient être dû à la mauvaise foi des entreprises alimentaires qui ont très souvent été sujettes à de nombreux scandales.
Les principaux acteurs du locavorisme ?
On compte trois principaux types d’acteurs du locavorisme repartis de cette façon :
- les membres ou locavores,
- les producteurs et artisans locaux
- et le gérant de la communauté
Les membres ou locavores
Dans cette catégorie, on dénombre les particuliers qui manifestent le désir de répertorier des producteurs à même de leur garantir une consommation responsable, en optant pour l’achat des produits locaux. Ils sont souvent regroupés au sein de ce que l’on appelle une communauté locavore.
Pour celui qui désire devenir membre d’une communauté locavore, ce n’est rien de bien compliqué. Il conviendra juste de trouver un locavore non loin de votre domicile, puis se faire enregistrer. Cela vous permettra d’être informé sur tout ce qui se rapporte à la distribution et aux produits commercialisés. Vous n’aurez pas besoin d’argent pour le faire, parce que l’adhésion est gratuite.
Les producteurs et artisans locaux
Ici, il est davantage question des entreprises pour l’essentiel agricoles qui, sous la dénomination de producteurs ou artisans, prennent sur elles de vendre et de livrer au locavore leurs produits. Ces entreprises ne prennent pas le risque de distribuer des produits dont elles n’ont pas une parfaite maîtrise de la chaîne de production. De plus, la communauté locavore privilégie la consommation des produits en circuits courts.
Le gérant de locavore
Le gérant de locavores est un élément essentiel du mouvement, car il est engagé dans la consommation locale en circuits courts. Il est en charge de l’animation de sa sphère d’approvisionnement. C’est à lui que revient la lourde tâche de sélectionner les fournisseurs qui ont non seulement des produits de très bonne qualité, mais surtout ceux dont les locaux sont situés à une distance raisonnable. C’est encore lui qui se charge du planning de vente et de distribution des produits d’origine locale aux membres de son locavore.
Les épiceries locavores ne cessent de croître
Leur nombre est sans cesse croissant et comme expliqué plus haut elles visent principalement à transformer nos mauvaises habitudes alimentaires en bonnes, en les changeant radicalement. L’une de leurs missions, et non des moindres, est de pouvoir répondre à certaines problématiques qui gravitent autour de deux besoins primordiaux qui sont le « manger local » et la « réduction des déchets ».
En quoi consiste une épicerie locavore ?
Une épicerie locavore est une épicerie qui ne pratique pas la vente en vrac, elle se concentre uniquement sur des produits locaux qui viennent directement du producteur. Elle fait tout son possible pour réduire l’impact de ses produits sur l’environnement, grâce à un concept qui lui est cher : « zéro déchet ».
N’allez pas croire que le concept zéro déchet se limite juste à pratiquer la vente en vrac, il va bien au-delà et préconise toujours une démarche en faveur de l’environnement qu’aucun contenant qu’il soit à base de matière plastique ou tout simplement un papier ne soit proposé. Dès lors, comment emballer son produit sans ce type de contenants ? Le temps où on possédait des contenants divers pour un article est révolu.
Le concept zéro déchet des épiceries locavores
Les épiceries qui pratiquent le locavorisme offrent la possibilité d’avoir des contenants en verre ou en tissu ou encore d’opter pour des contenants recyclés ou consignés. L’objectif central de cette prédisposition est de lutter à ce qu’il n’y ait aucun déchet que ce soit par le biais du fonctionnement de l’épicerie ou par l’entremise des clients.
Morceau choisi des produits proposés
La liste des produits n’est pas exhaustive, mais il y a bien des produits très sollicités que nous avons pris la peine de lister, il s’agit principalement de :
– Produits locaux issus de l’agriculture bio
- Pâtes à tartiner ;
- Sirops de fleur ;
- Confitures ;
- Pois chiche, lentilles ;
- Pâtés végétaux ;
- Huiles ;
- Galées de fleurs ;
- Desserts châtaigne ;
- Vin ;
– Produits locaux sans gluten et lactose
- Pâtes alimentaires ;
- Crèmes desserts ;
- Levure ;
- Pain ;
- Biscuits et biscottes pour gouter et apéro ;
- Farine et céréales ;
- Bières ;
- Savon à base d’animaux.
La justification du choix des producteurs locaux
Ce choix est tout sauf anodin, il entre en droite ligne avec le but principal du locavorisme qui est de réduire de façon considérable l’impact que l’on a sur l’environnement. Toutefois, l’impact sur l’environnement ne saurait se limiter au seul choix des producteurs locaux ; il y’a une symbolique derrière cet acte. En effet, choisir uniquement les producteurs locaux est salutaire dans la bataille contre les émissions de CO2 occasionnés par des : longs transports.
La relation producteur et épicerie locavore est très fusionnelle. En réalité ceux-ci traitent directement ensemble sans intermédiaire, ce qui est la garantie des produits d’une bonne qualité, mais aussi d’une rémunération du producteur au juste prix.
Les avantages et les inconvénients du locavorisme
Toutefois, comme toute chose, il est important de noter qu’être locavore a de nombreux avantages, mais il y a aussi les traces de quelques inconvénients qu’il convient de mettre en exergue.
Les avantages
- Encourage la production locale et le développement durable. Les produits consommés sont circonscrits dans une zone bien délimitée.
- Arme redoutable contre le gaspillage : on ne consomme que ce dont on a besoin, car tous les produits sont frais.
- Il y a une plus grande visibilité sur les conditions de production : pour être certain que les indications souvent inscrites sur les emballages des produits sur les pancartes des étals soient vraies.
- Protection de l’environnement : les transports sont très peu employés du fait de la proximité entre les différents acteurs.
- Favorise la consommation des produits frais, ce sont des aliments qui n’ont subi aucune transformation industrielle ils sont parfaits pour l’équilibre de la santé et même du poids.
- Consommation des produits 100 % biologiques : ces produits ne sont pas engraissés, les producteurs tiennent compte de la saisonnalité de ceux-ci pour les récolter. Ces aliments présentent en outre l’avantage de ne pas bénéficier des procédés industriels de conservation.
Les inconvénients
- Risque d’une alimentation monotone : il fallait s’en douter, privilégier des aliments issus de la production locale peut présenter des limites si l’on prend en compte le climat et la zone géographique quand on sait qu’il existe des zones à très faible production qui sont soumises à des températures extrêmes.
- La disponibilité des produits : manger local, c’est manger selon les saisons il faut composer avec les richesses et les pauvretés de celles-ci à titre illustratif, en hiver, il est presque impossible de trouver certains produits pourtant nécessaires comme la tomate, les fruits exotiques et bon nombre de légumes.
- Rupture de stock : acheter local, c’est faire affaire avec des petits fournisseurs qui font souvent face à des ruptures de stock, car les besoins quotidiens des locavores sont parfois plus importants que la production, d’où la nécessité quelques fois d’anticiper.